Rien de tel pour se vider la tête qu'un bon trip avec les amis (Cyrille et Simon). Découverte du vélo voyage pour ma part, le bilan est très intéressant et grosse envie d'en faire d'autres.
Aucun doute, la légèreté est la clé. Il faut savoir faire des choix en termes d’équipement et nul doute que pendant l’été la tâche est beaucoup plus simple !
Pendant ces 6 jours, le vent et la pluie ne nous aurons pas épargnés … Mais à chaque fois nous avons pût mener les étapes comme nous l’avions prévu.
Pour dormir, nous avons privilégié le bivouac sauvage à l’arrach’staïle. Inutile de préciser qu’en Corse il s’agit d’un véritable challenge … Le camping sauvage/bivouac est interdit et les insulaires n’hésitent pas à se charger eux-mêmes de faire respecter la chose. La discrétion est donc de rigueur et demander (gentiment) à un propriétaire si on peut dormir dans son champ sauve régulièrement la mise.
L’éthique du « style Roumain » du voyage fut ardemment défendue par Cyrille, malgré les nombreuses entorses proposées par Simon et/ou moi.
Rappel sur le « style Roumain » d’un voyage ou « Romanian Style » : “Romanian style travelling is how cheap and how far you can go”.
Etape 1: Toulon -> Bastia, samedi 27 octobre 2012, embarquement à 21h00, sur Corsica Ferries
Sous un vent à décorner et absolument glacial, nous embarquons dans le ferry avec 3 pizzas et transformons (certains initiés diraient « rouvardisons ») rapidement la réception du bateau en camp de base avec les Néo-air et tout le matos directement sur la moquette. Un homme de bord nous dit qu’on ne peut pas rester ici … Pas de problème, nous nous déplaçons de 5m pour être encore plus visible. Plus personne ne nous dérangera !
Les vélos sont laissés dans la même cale que les bagnoles, sommairement fixés avec des bouts de ficelles et l’antivol.
Dodo, même si un ferry ça fait beaucoup de bruit quand les moteurs tournent ! Boules quiès fortement recommandées …
Etape 2 : Bastia -> Pescatojo = le tour du cap Corse, dimanche 28 octobre, 96 km(!!).
Débarquement à 7h30 à Bastia, petit déj’ à base des restes de pizza de la veille et de Snikers. Nous changeons rapidement le pneu de Cyrille qui montrait des signes d’usures flagrant afin de prévenir une éventuelle crevaison.
Phrase magique de Cyrille : « A quoi ça sert ? De toute façon on ne crèvera pas ». Je reviendrai plus tard sur cette superbe affirmation.
Le ciel est encore bleu, go, direction la pointe du cap Corse et le village de Macinaggio. Nous arrivons à Macinaggio et nous sommes accueilli par un bon coup de vent et la pluie.
=> Direction le bar !
D’autres vélo-voyagistes, qui nous avaient accompagné sur le ferry, arrivent également et se dirige immédiatement vers le seul hôtel ouvert… La météo n’est pas très optimiste et nous devons faire preuve de notre plus grande force mentale pour reprendre la route.
Finalement, le vent tombe et la pluie cesse rapidement. L’adage « qui regarde trop la météo, reste au bistrot » s’est une nouvelle fois vérifié !
Nous enchainons les kilomètres et les cols cassent pattes. Les paysages sont magnifiques et la mer déchaînée est un véritable spectacle.
Pendant ce temps, Cyrille crève magnifiquement dans une ascension. Pas de chambre à air adaptée pour les pneus racing de Cyr (c’est trop facile sinon !), Simon déploie tout son savoir-faire pour rustiner efficacement.
Nous roulons jusqu’en milieu d’après-midi avec comme objectif St Florent. La fatigue nous fera capituler à Pescatojo.
Recherche intense d’un spot de bivouac et après négociation, nous investissons un terrain de foot en bord de mer.
Il fait nuit dès 17h30 et la pluie refait son apparition pour une bonne partie de la nuit. Vers minuit, je m’aperçois qu’il pleut aussi dans ma tente, dommage !
Etape 3 : Pescatojo -> Calvi ; par St Florent, le désert des Agriates et l’île Rousse ; lundi 29 octobre, 80 km.
Départ de Pescatojo et passage par St Florent.
Stop à une boulangerie pour refaire les stocks glucides / lipides et go, direction le désert des Agriates. Météo top, Simon roule en court.
Paysage toujours magnifique et très sauvage, le maquis Corse dans sa splendeur.
Casse croûte sur la plage de l’île Rousse, encore une fois c’est pas pire pour les yeux.
Dernier push vers Calvi. Les montagnes environnantes sont saupoudrées de neige. Il n’ya pas que les Alpes qui ont reçu leurs premiers flocons.
Calvi, première entorse au Romanian style travelling. Nous dormons dans un camping avec des douches. Le grand luxe !
Etape 4 : Calvi -> Bussaja ; par la route du bord de mer ; mardi 30 octobre, 75 km.
La route que nous suivrons longe le bord de mer puis reviens dans les terres avec le col de Palmarella.
Les paysages sont toujours au rendez-vous et les aventures continuent.
Cyrille crève une nouvelle fois, exactement sur la même roue que lors de la première étape. Evidemment, nous n’avons pas profité de Calvi pour refaire le plein de chambre à air … C’est trop facile sinon … Simon refait un rustinage nickel et je gonfle le bazar à 7 bars pour éviter toute nouvelle déconvenue !
Arrive l’ascension du col de Palmarella. Simon et moi sommes devant et Cyrille garde son rythme un peu derrière.
Lorsque Simon et moi arrivons au sommet du col, une voiture nous aborde et nous dit que Cyrille est victime d’un nouvel ennuie mécanique : pédale cassée !
Effectivement, je me souviens que j’avais monté les pédales plates à l’envers sur le B’twin (la droite est à gauche et la gauche est à droite …). Simon hallucine sur le fait que j’ai put faire un truc comme ça … Oui, ben bon … ça peut arriver.
Réparation de fortune de Simon, Cyrille peut finir l’ascension du col. Une fois au sommet, Cyrille ne peut pas continuer comme ça et il faut réparer de manière fiable. Pas beaucoup de solution, il faut remettre les pédales dans le bon sens (la droite à droite, la gauche à …). L’opération est cependant impossible sans une clé plate de 15. Cyrille accoste toutes les voitures garées au col en leur demandant « Est-ce que vous avez une clé de 15 » par pure hasard. Et là, le miracle s’accompli, un varois lui dit « j’en ai même 2 ! » !! La chose est improbable, la chance existe.
Pédales remisent en place, le pédalier est condamné à long terme mais ça suffira pour aller à Ajaccio.
Arrivé à Bussaja, bivouac sympa dans un terrain de camping fermé. Cohabitation avec un poney et un cheval particulièrement collants et affamés de cookies.
Etape 5 : Bussaja -> Porto, mercredi 31 octobre, 6km (!!).
Nous savions depuis dimanche que la journée de mercredi allait être très pluvieuse (alerte orange pluie sur la Corse). L’idée était de rejoindre Porto tôt le matin et d’y trouver un abri en dur pour passer la journée et la nuit.
8h00, arrivé à Porto, petit dèj’ rouvard style sur le trottoir.
8h30, il pleut des cordes.
9h00, la carte bancaire de Simon nous trouve un magnifique petit bungalow étanche (la tente qui prend l’eau, ça va bien 2mn …).
Le rouvard style en prend un coup, mais au moins on est au sec. Cyrille peste sur la situation éthiquement « non rouvarde » et notre faiblesse d’esprit face à 2-3 gouttes (15mm/h pendant … beaucoup d’heures !). Simon et moi lui proposons de lui rembourser sa part s’il dort dehors sous la pluie. Contre toute attente, il refuse. Certainement l’appel d’un vrai lit avec des draps propres, terrain d’entrainement idéal pour les championnats du monde de sieste, grand objectif de Cyrille pour 2013.
13h00, accalmie et visite de Porto. C’est aussi mort que Bourg d’Oisans un dimanche après midi d’octobre, aucun de dépaysement.
15h00, grande animation de la journée : ouverture du SPAR. Expédition punitive et main basse sur de nombreux produit de première nécessité : Pringles, Snikers, saucisson, fromage, pain, binouzes, Orangina, et, summum du luxe : patates + entrecôte.
16h00, après retour au bungalow sous des hallebardes, les Pringles, le saucisson, le fromage, les binouzes et l’Orangina sont rectifiés. Nous nous étonnons nous même de la quantité de bouffe que nous sommes capable d’avaler.
20h00, les patates et les entrecôtes sont engloutis.
21h00, dodo.
Etape 6 : Porto -> Village de Penisola, jeudi 1er novembre, par Piana et Cargèse, 47 km
Retour sur le vélo après le resting day. Grande extase en traversant les calanques de Piana. Des falaises orange et des trous dans le rocher qui donnent des formes vraiment peut ordinaire. On en prend plein les yeux.
Grimpage de col et arrivée sur Cargèse. Nous cherchons un spot de bivouac pour la nuit. Je trouve un petit chemin qui mène à une plage avec une paillote fermé (style paillote « chez Francis »).
Il y’a un peu de monde, mais c’est parfait. Nous montons les tentes à la nuit tombante, discrétos quand tout le monde est parti.
Rouvardisation classique de la paillote pour le p’tit dèj’ et pour faire sécher le matos à l’abri du sable.
Etape 7 : village de Penisola -> Ajaccio -> retour Toulon, vendredi 2 novembre, 33km.
Un dernier col à avaler et nous nous retrouvons sur la terrasse du café dzé dzé sur la place d’Ajaccio, devant un bon poulet rôti/patates.
Nous arrivons avec 24h d’avance sur le planning prévu. Les deux premières étapes ont été un peu longue, mais ainsi nous avons pût gérer sereinement la journée pluie et aurions pût anticiper d’autre petits aléas météo (c’est capricieux la Corse fin octobre …).
Retour à Toulon dans la foulée. Le hall de réception du ferry est une nouvelle fois rouvardisé dans les règles de l'art, pizza en main.
Maintenant, que la neige tombe dans les Alpes !
EDIT 08/11/2012 : la vidéo de Simon du trip !! :