Le blog de Yann Paraz

A 34 ans, Ueli Steck est devenu en quelques mois "l'homme qui bat les records d'ascension", le numéro 1 des "speed climber". Beaucoup le considère déjà comme une véritable légende de l'alpinisme.

Véritable soloiste intégral, il cherche la performance pure et s'astreint à une éthique de fer. Il recherche les ascensions légères, rapides, avec le minimum de matériel et dont la ligne est la plus direct, la plus esthétique, sans réellement se soucier de la difficulté.
A propos des ascensions en solo intégrale, il a choisi de ne pas se justifier. Selon lui, "il n'y a rien à expliquer", il s'agit du style de progression qu'il affectionne pour le moment et qu'il aime pratiquer. Il est inutile de dire qu'il est préparé physiquement et mentalement à de telles défis.

Il a d'ailleurs frisé la correctionnelle à plusieurs reprises. La plus spectaculaire est sans aucun doute sa chute lors d'une ascension en solitaire dans la face sud de l'Annapurna au printemps 2007. Après une chute de pierre qui le touche à la tête, il dégringole de 300m et ressort miraculeusement avec de simples contusions. Ca ne l'a pas empêché de réaliser de nombreuses autres ascensions solitaires...

Le petit milieu de la montagne est assez méfiant et réservé face à ces performances absolument hors normes. Mais la montagne n'est elle pas un endroit où la liberté d'action est reine ?
Je pense que chacun peut faire se qu'il veut en montagne, à condition d'être bien conscient des actions que l'on réalise et que l'on ne met pas en danger autrui. Après, il y'a l'éthique que l'on se fixe et qui est entièrement personnelle sur la manière dont on veut pratiquer la montagne.
Bon, de là à risquer sa vie à chaque ascension, perso ce n'est pas mon trip.

Ces réalisations les plus marquantes :

- Face nord de l'Eiger, en un temps record de 2h47
- Face nord des Grandes Jorasses/voie Colton-McIntyre, en un temps record de 2h21 à vue
- Face nord/voie Schmid du Cervin, en un temps record de 1h56 à vue

On peut s'interroger sur l'intérêt de telles performances. Est ce que c'est une course au record pour faire plaisir aux sponsors ? Est ce que ça fait progresser l'alpinisme ? Faut-il médiatiser ce genre de performance, au risque que des personnes se sentent influencer et se casse la gueule ?
Tout cela mériterait des heures et des heures de débats, probablement stériles et dont les réponses se rapporteraient à l’éthique des protagonistes.

Néanmoins, les images de ses ascensions sont extraordinaires et très impressionnantes...

Dans les grandes Jorasses, la première partie est rando (pour lui...), mais la partie mixte avec les coincements de lame... Glurps... :