Un peu de temps s'offre à moi pour actualiser les photos des dernières sorties. Hop hop hop, faut pas trainer !
Pour commencer, 1000 excuses puisque j'ai perdu les photos du premier jour (mardi 25 janvier). Elles doivent se trouver dans les bas fonds d'un disque et impossible de remettre la main dessus ... P'tête qu'un jour elles réapparaitront.
Ce Mois de janvier ne brilla pas par ces chutes de neiges. Il fut très sec et froid ... Pas la météo la plus favorable à notre pratique du ski...
Heureusement, François a réussi à trouver un endroit où la neige est restée poudreuse et froide à souhait, avec une quantité fort acceptable.
C'est ainsi que nous avons décidé de nous rendre sur place pour échapper aux conditions très moyennes des Alpes du Nord.
Hop ! Tout le matos dans le camion et direction St Véran ! Zou !
Les deux nuits dans le camion ont été assez fraîches (-17°C la nuit entre le 25 et le 26 janv.). Les duvets ont parfaitement joué leurs rôles, mais les réveils et les mises en action après le petit déjeuner furent particulièrement pénible ... :
"Mes chaussures sont gelé !", "Mes peaux ne collent pas !", "C'est quoi ce pays où il fait -20°C au soleil ?", "Vent de mer*e !", "J'ai les doigts gelés !", "On va se prendre un vieux but tout pourrie à cause du froid !", etc, etc.
Il faut bien l'avouer, un minimum de motivation était nécessaire pour avoir envie de faire ce belle itinéraire, complètement dans l'ombre, où on ne verra pas (ou peu) le soleil de la journée, où on va encore se geler pendant 5h00.
Heureusement que la neige était excellente, c'était vraiment le moteur qui nous poussait à monter... Sans trainer, cela va sans dire.
Le 26 janvier, après un départ retardé par le froid, nous nous engageons dans une de ces jolies combes qui se perchent au dessus de St Véran. Encore une fois, nous n'avons pas regretté la ballade ...
François pendant la montée :
Encore un peu plus de potentiel par là bas :
Contre-jour :
La température n'incite pas à sortir le boitier toute les 5mn ... On passe directement à la descente :
Neige excellente, quand on sait qu'ailleurs les conditions sont moisies, on savoure d'autant plus ! :
Ambiance "Alpes du Sud" :
La pente s'aplatit, mais toujours de la belle neige :
Retour à la case départ :
Et passage dans les villages typiques du Queyras :
Où nous ne sommes vraiment pas embêtés par le monde ... :
Un beau trip, qui donne envie de revenir ... sous des températures plus clémentes. ;-)
Depuis fin décembre, je n’ai pas eu beaucoup de temps à consacrer au blog et aux photos … La faute aux fêtes de fin d’année, les entrainements au test de pisteur-secouriste, le test de pisteur-secouriste (réussie le 11 janvier à Flaine), des envois de CV&lettre …
Bref, je profite de cet article pour tout remettre à jour et vider les tiroirs.
Le 26/12/2010, direction l’Alpe d’Huez avec François, Laurent et
Pascaline. Quelques photos sur des pentes recouvertes d'un petit 20 cm.
Lo dans le bas des cotes rivets
Toujours Lo, dans les pentes de la combe Charbonnière
Hop ! (surex ...) :
Juste avant LA chute (surex ...) :
François sur une lip :
Le lendemain 27/12/2010, direction le pays magique avec Labuche :
Le seul et unique téléféérique et son fond majestueux :
Encore quelques endroits pas dégueu :
Après de loooooooong jours de redoux avec des conditions très printanière en dessous de 2400m, la chute tant attendu arrive entre le 9-10-11 janvier. C'est avec Cyrille que nous allons nous occuper de tout ça le 12/01/2011.
Un spot bien connu :
Hop hop hop :
C'est bon, y'en a un bon paquet ! :
Entre les sapins :
Sur fond bleu :
T'en veux d'la neige ? :
Et enfin, 14/01/2011, après un nouveau redoux destructeur de manteau... Un peu de neige froide pas trop mauvaise pour Pascaline dans le Perrins :
Espérons que la neige se réveille un peu pour la suite ...
Organisation chaotiques, doutes sur la destination, montage des pneus neiges la veille au soir, coups de téléphones incessants ... Pas de doutes, les premières neiges n'ont laissé personne indifférent !
Après de nombreuses hésitations, la quantité de neiges tombée sur Belledone finit par nous séduire. Nous iront au 7 Laux, équipé des skis de randonnée.
Pas de tromperie sur la marchandise, beaucoup de neige nous attend ... Beaucoup de monde aussi... Mais Roulio, en fin local, nous trouvera de belles pentes avec plein de bonne neige. Miam miam miam ...
Pom pom pom ... C'est bien plâtré ! :
Elle est bien là ... Toujours pareille : blanche, froide, douce, vierge, profonde et sèche ... :
Cyril ouvre le bal, c'est pas dégueu :
Suivi par Simon :
Roulio, "j'ai beau appuyer fort, j'ai pas touché le fond !!" :
Je trouve un belle windlip. Elle subira un minage en règle. Cyrl essaie de surnager :
Roulio adopte un style plus en surface :
Cyril aime bien le style plus coulé :
Trop coulé ? :
Wouhouhou !!! :
:
Les montagnes alentours :
Hiver/automne :
Un nouveau petit récit pour la route. Désolé d'avance pour les fautes ...
C’est l’histoire d’un but …
Le but, buter … Pour les novices, l’explications ne saute pas aux yeux. Pourtant, il s’agit d’une partie intégrante de la pratique des sports de montagne.
Dans ce contexte, nous sommes évidemment bien loin du sport qui consiste à courir derrière un projectile pour le glisser dans un filet (un but) et marquer un point.
La définition la plus complète que j’ai trouvé provient du site du nimp’crew :
En montagne :
1) Le but d'une rando est souvent un sommet. C'est l'objectif que l'on se fixe avant le départ et dont toute la suite consistera a atteindre, par divers artifices.
Le but peut aussi être d'aller trouver de la bonne neige, ou de simplement perdre un peu de temps, dans un cadre agréable.
2) Prendre un but : Lorsque le but précédent n'est pas atteint, on dit alors qu'on a pris un but, par analogie avec un jeu de ballon populaire, ou le but est d'en marquer le plus possible, et
d'en prendre le moins possible.
Le but peut être plus ou moins douloureux, selon le contexte.
ex: - le but initial n'est pas accessible avec les artifices dont on dispose. Il faut se resigner, on a pris un but !
- le couloir n'est pas en neige (glace, rochers), on rentre a la maison en ayant pris un but.
Il va sans dire que c'est la deuxième acception du terme que nous retenons comme ayant quelque valeur à nos yeux, la première étant par trop consensuelle. Nous entendons le verbe dérivé, "buter", de la même,façon. C'est à dire, s'il fallait l'exprimer dans la langue de shakespeare, comme "to bump" et non "to goal".
Bref, Pol et moi étions particulièrement motivés pour tenter la pente des Enfetchores en se dimanche matin. Cette pente se rejoint en partant en ski de randonnée depuis 3200m atteint avec le téléphérique de la Grave.
Nous nous retrouvons sur le parking du téléphérique. Il n’ya pas grand monde… C’est la fin de saison et les conditions sont printanières : neige dur le matin, ramolli vers midi, liquide après 14h30.
Il est 9h00 et il fait déjà chaud. Après avoir guenillé pour prendre le forfait, nous montons dans la benne et discutons de la température.
Les pentes qui nous allons remonter à ski sont toutes exposées Est, Sud-Est, Sud et prennent le soleil très tôt dans la matinée. En cette journée caniculaire, il s’agit de condition propice pour rencontrer des déclenchements d’avalanches de fonte d’ampleur et de purges de pentes situées au dessus de nos têtes.
Bref, la discussion se conclu par un « faudra pas trainer pour monter ! ».
L'objectif, la brêche de la Meije et en diagonale, de la droite vers la gauche, les Enfetchores :
Arrivée à 3200m, nous chaussons les skis équipés des peaux puis entamons la montée vers la brêche de la Girose. Le petit manque d’oxygène, mêlé avec une envie d’aller vite, pique un peu les poumons. La neige est dure, je mets les couteaux sur mes fixations. Pol n’en a pas, il est obligé de mettre ses crampons pour un passage de 3m où les carres ne mordent pas la neige.
J’arrive rapidement au niveau de la brêche. J’attends Pol en prenant des photos.
La base spatiale :
Pol tartine pour me rejoindre :
Le Goléon, une des aiguille d'Arves qui dépasse, les 3 petites aiguilles de la Sauza ... et une petite montagne qui dépasse, à droite, loin au troisième plan ... Ch'ai pas, difficile à identifer... ;-) :
Pol arrivera finalement très rapidement ! Il a le feu le Pol !!
Nous enlevons les peaux pour descendre un couloir raide à 45°. Bien que le soleil commence à l’éclairer, la neige est encore béton. Je descends en dérapage pour assurer … Je n’ai pas spécialement envie de chuter à cet endroit. Arrivé vers le milieu, la pente forcie, je ne suis pas spécialement rassuré, je m’arrête quelques secondes. Pol me booste un peu et ça repart. Quelques virages et nous arrivons en haut du vallon de la Selle. Par une traversée, nous rejoignons la base de la brêche du Râteau. Nous chaussons les crampons et attaquons les 50 petits mètres pour rejoindre la brêche. Vers la moitié se trouve un petit passage mixte qui nécessite un léger pas d’escalade => ambiance avec les crampons aux pieds et les skis sur le dos !!
Le vallon de la Selle, l'aiguille du plat de la selle se dresse fièrement à gauche :
L'arrivée à la brêche du Râteau, ça biche ?? :
Pol me rejoins encore et nous re-chaussons les skis pour descendre un nouveau petit couloir, pas très raide, et aller chercher la « shunt » sous le râteau qui nous permettra de gagner beaucoup de temps plutôt que de descendre au fond du vallon des étançons.
Nous trouvons le cheminement assez rapidement. C’est reparti, nous remettons les peaux sous les skis pour rejoindre les pentes à proximité du refuge du promontoire.
Au moment de partir, j’entends un bruit, une coulée de neige, provenant des pentes qui nous dominent, vient s’écraser à 50m de nous. Surpris, nous cherchons à fuir. Heureusement, sa faible taille l’a rendu complètement inoffensive.
Nous nous regardons, échangeons quelques mots, « on est dedans, on ne peut pas se barrer, on fonce, on n’a pas le choix !». C’est parti !! Nous mettons toute notre énergie pour fuir ces pentes suspendues !! Nous tartinons jusqu’à ce que les poumons brûlent.
La zone est passée, nous choisissons de nous éloigner de ces pentes menaçantes dès que possible.
Nous arrivons à proximité du refuge du promontoire. Il règne une chaleur impressionante et nous sommes à plus de 3000m !!
Je suis devant à faire la trace dans une neige très humidifiée sur plus de 30cm. Pol commence à accuser le coup avec son équipement « un peu » lourd. Je regarde la troisième et dernière brêche à passer, la brêche de la Meije.
Depuis 20mn, les coulées de neige se succèdent dans le vallon des étançons. Une avalanche de grande ampleur part soudain juste à coté de la brêche du râteau où nous étions il y’a 1h30…
Je regarde encore et encore les pentes qui dominent la brêche de la Meije. Nous serons forcément exposés pendant plusieurs dizaines de minutes si nous nous engageons.
La brêche de la Meije, toute proche ... Le passage est à gauche. On distingue les pentes suspendues craignos au dessus :
Une petite coulée part de ces pentes que je scrute depuis un bon moment. Elle est une nouvelle fois complètement inoffensive, mais moralement s’en est trop pour moi !
Le risque vient de franchir un nouveau palier, je ne le sens plus du tout. Je m’arrête et parle à Pol. Je sens de la déception, mais nous ne somme pas là pour foncer tête baissé dans la gueule du loup. Savoir renoncer fait aussi parti de la pratique de la montagne.
Nous enlevons les peaux une dernière fois :
Des sommets que je n'arrive pas à identifier au premier coup d'oeil ... Le refuge du promontoire en bas à gauche, juste en dessous de l'impressionante muraille de la Meije :
La descente dans le vallon des Etançons :
Le but est proclamés, B2A, nous descendons le vallon des étançons et arrivons à la Bérarde pour boire une bonne bière…
Sur le chemin, en descendant vers la Bérarde :
Bien loin de notre objectif qui était la pente des Enfetchores qui arrive à la Grave.
Retour en voiture à la Grave (merci à ma maman !), il reste le souvenir d’une belle sortie en montagne. C’est toujours mieux qu’être au bureau ou à la maison devant le PC …
Le soleil réchauffe la neige et les flocons collent sur les pentes raides ... Le printemps arrivent avec son lot de riche surprise !
Samedi, nous partons profiter des bonnes conditions de printemps sur l'Alpe d'Huez. Au programme : soleil, moquette de neige revenu, poudre, potes ... La base !! :-)
Petite grimpette :
Ouaip, c'est mieux que de rester en ville ... :
Poudre + soleil + bon skieur = ...
Avril, la saison des beaux couloirs :
Avril, la saison du raide :
Le dimanche, connexion avec Roulio pour prendre une revanche au Burlan.
Après une première tentative digne du n'imp' crew, à base de coulées de neige humide qui nous arrivent dessus pendant qu'on remontait le couloir, mais aussi des contre-pentes suspendues qui décrochent pendant qu'on prend une photo et oblige à dégager en catastrophe ...
Bref, c'était vraiment loin d'être glorieux et il n'ya vraiment pas de quoi s'en vanter !
Cette fois, Man et François étaient partis en éclaireurs samedi. Après un petit coup de fil, Man me confirme que c'est tout bon !
D'ailleurs, un grand merci à vous pour la trace de montée. Même si elle été complètement effacée dans le dernier tiers, ça nous a vraiment facilité la remontée et économiser du jus. Le rourou en avait bien besoin ! ;-)
Nous programmons donc une opération blitzkrieg pour enfin sortir le couloir ensemble.
Départ à 6h20 de Bourg d'Oisans, parking de St Christophe à 7h10, pied du couloir à 8h30, pause technique, début de la montée dans le couloir sur un rythme de sénateur à 9h00 et arrivé au point haut à 13h00. Nous choisissons de ne pas sortir les ultimes 70m qui nous séparer du sommet à cause d'un brouillard à couper au couteau et aussi et surtout parce qu'il n'était pas skiable (à moins d'être une bête en dry skiing ...).
Après une première moitié vite avalée, une petite pause. Roulio, qui n'a pas pris son reflex, découvre son 10-22 canon dans son sac. "Mon sac était pas assez lourd sinon !" :-D
Il faut aller là haut ... la pente se redresse de plus en plus lorsqu'on approche du sommet :
Le brouillard est remonté à mach36 de nul part...
Nous nous arrêtons à environ 70m du sommet selon l'altimètre. Inutile de sortir au col, on ne verra rien et en plus c'est inskiable.
Rourou : "Facile le 45° avec rochers affleurant dans le coton, tu vois !" :
Ambiance pour la descente ! :
Pas de photo dans le brouillard, sans aucune lumière ça ne sert pas à grand chose ...
Une fois en dessous, la neige n'est pas dégueu :
La large pente de la partie médiane :
Rourou est un peu sec, mais ça descend bien. Toujour très skiant ce couloir ! :
C'est large, pas monstre raide, skiant ... Manque juste un peu plus de lumière pour que ça soit parfait :
On arrive dans le dernier goulet :
Hop ! :
Et c'est fini ... :
Retour pas si mauvais par un vallon de la selle encore très bien enneigé. Une p'tite halte à la cordée pour boire une bière et retour bien crevé à la maison.
Avec un weekend comme ça, on sait pourquoi on dort ! ;-)
J'innove un peu pour cette article. Suite à une journée pauvre en photo, je me suis
dit "Pourquoi pas un récit ?". J'ai essayé de ne pas faire trop long et trop lourd, mais j'avoue que je n'ai pas l'habitude d'écrire ce genre de choses. Je m'excuse par avance des fautes
d'orthographes, je sais que j'ai quelques lacunes et j'essaie de me soigner ...
Le but est d'essayer de vous faire revivre avec des mots une journée à la Grave,
j'avais envie d'essayer ... J'espère que ça vous plaira...
Samedi 6 mars 2010
Hier soir, coup de téléphone de Pol. Nous nous mettons d’accord pour une journée à la Grave. Avec nous va venir se greffer Benoit, le troisième de l’équipe.
Le réveil sonne. J’aime me réveiller à 7h00, ni trop tôt, ni trop tard, pour profiter au maximum de la journée. Je regarde furtivement dehors. Il fait beau. Les montagnes que j’avais quittées la veilledans les nuages sont maintenant plâtrées. La journée s’annonce bonne.
Une fois le petit déjeuné avalé, il est tant de ce préparer. C’est tout un rituel … Toujours les mêmes fringues, toujours dans le même ordre, remplir la gourde, préparer le sandwich et les grany. Je n’oublie pas le baudrier et les deux brins de cordes, ça pourrait servir selon les itinéraires du jour.
Le sac est prêt, les skis, les chaussures et les bâtons aussi. Dernier check up, je n’ai rien oublié. Ah, si ! Je cours encore derrière mon portefeuille qui se cachait dans une autre veste. Cette fois, c’est bon.
Le camion est chargé, il est 8h15. Je tourne les clefs et j’emprunte cette route familière, mais tellement unique. Il n’ya pas grand monde. Je double un car de touriste et après les kilomètres défilent.
Je me gare sur le parking du téléféérique. Il y’a du monde pour un jour de semaine !
Les locaux et les skis bums sont déjà en train de faire la queue pour monter. Pendant ce temps, les amateurs et les guides attendent l’ouverture de la caisse pour prendre leurs forfaits.
Nous entrons dans le téléphérique et après 15-20mn, nous arrivons à la gare intermédiaire. Tous le monde descend pour rejoindre le deuxième tronçon du téléphérique.
Nous nous mettons d’accord pour aller faire la Voûte, un très bel itinéraire qui commence à 3500m pour finir plus de 2000m plus bas. Les 80m de cordes seront utiles.
Le petit train-train des bennes nous emmène à 3200m. Il nous faut encore rejoindre le téléski. Un petit quart d’heure de marche, ski sur l’épaule, nous y amène.
Nous prenons chacun une perche et atteignons enfin 3500m d’altitude.
C’est parti. Nous prenons de la vitesse et traçons de grandes courbes sur le glacier. La neige est parfaite, à peine matée par le vent, froide, très rapide. Le grand bonheur, la sensation de tout dominer …
Nous rejoignons l’entrée de l’itinéraire. Il n’ya aucune trace. N’ayant pas l’habitude de le voir complètement vierge, je tergiverse un peu sur la route à suivre et je pars un peu trop à droite. Pol me rappel à l’ordre pour me remettre sur le bon chemin.
C’est bien là ! Le premier goulet s’ouvre immaculé devant nos yeux. Le rêve ! Il est avalé en grande courbe avec beaucoup de vitesse, les uns après les autres, sécu oblige. Grosse banane pour Pol, Ben et moi. Nous sommes proche du hold up parfait.
Nous rejoignons la zone du rappel par un court couloir et une traversée sur un petit dôme.
Nous déchaussons les skis pour les mettre sur le sac. Je sors les cordes et chacun prépare tout le petit matériel pour descendre en sécurité.
Je pars dégager le relais qui est couvert de neige. J’installe le matériel et descends Benoit tranquillement jusqu’à la plate forme où il pourra chausser. Pol descendra en rappel par ces propres moyens.
C'est à moi. Malgré que la technique du rappel soit quelque chose que je maitrise bien, il y’a toujours cette petite appréhension lorsqu’on se penche en arrière dans le vide. Au bout de quelques mètres, c’est oublié et j’arrive comme une fleur à la petite plate forme. Je chausse mes skis, tire et range la corde. La suite du couloir semble en bonne neige.
Benoit part devant. Il s’agit de la portion la plus raide de l’itinéraire. On s’approche des 40-45° sur quelques dizaines mètres puis la pente se radoucie franchement.
Malheureusement, la neige devient changeante. Et pour couronner le tout, d’anciennes avalanches occupent tout le couloir et il est obligatoire de skier par dessus ces vieilles boulettes de neige très dure, recouvertes par une fine couche de neige fraîche. C’est complètement infâme et ça brasse les cuisses...
Nous descendons au mieux cette horreur en zigzagant de part et d’autre du couloir. Nous arrivons enfin à des pentes en meilleur état et skiantes, ouf !
Nous rejoignons la route qui ramène au village avec un sentiment très partagé … Le haut était excellent, mais la dernière moitié était abject. C’est le jeu des itinéraires à la Grave, parfois on gagne, parfois on perd et parfois il y’a match nul.
Nous faisons du stop pour pouvoir revenir au téléphérique. Il est 12h00 lorsque nous reprenons les bennes.
Nous mangeons rapidement notre sandwich et parlons de la suite. L’itinéraire du pan de rideau nous apparaît comme le plus pertinent pour continuer la journée : Raide, à l’ombre et souvent à l’abri du vent.
Cet itinéraire est très spécial. Il commence par une traversée exposée au dessus d’une barre rocheuse pour arriver à une pente large et raide d’environ 50° sur une centaine de mètre. On poursuit par une pente débonnaire de 30-35° sur le glacier, au milieu des séracs et des crevasses, pour atterrir au milieu des vallons de la Meije. Tout un programme !
Le téléphérique nous amène pour la deuxième fois de la journée à 3200m vers 12h45. Là, nous ne retournons pas prendre le téléski, mais nous allons marcher en direction de la brèche qui signale le départ de l’itinéraire.
Les skis sont sur le sac et nous partons à pied en direction du Râteau, plus imposant que jamais. La trace n’est pas faite. Nous devons nous relayer pour ne pas perdre trop d’énergie pendant cette approche.
Cette monté nous prendra 45 minutes. 45 minutes pendant lesquelles il était impossible de ne pas penser à Mathieu … Bientôt 3 ans qu’il nous aura quittés. Lui qui adorait le pan de rideau et qui me l’aura fait découvrir, son sourire vissé sur les lèvres.
Nous arrivons à la brèche vers 13h40. C’est toujours une grosse ambiance au départ. Beaucoup de gaz et une fine trace mènent à la pente raide. Le vent assez violent et les minis spindrifts renforcent encore cette ambiance. J’hésite à me lancer. Une fois dedans, pas de demi-tour possible. L’étroitesse de la trace me laisse un peu perplexe. La zone pour chausser les skis est assez délicate.
Discussions avec Pol et Ben. Ben n’est pas inspiré par la traversée, il ne le sent pas et décide de redescendre par là où nous sommes montés à pieds.
Après de longues minutes d’hésitations, je décide d’aller à la zone de chaussage « pour voir », il est presque 14h00. Je chausse sans problème apparent et fais un signe de la tête « oui ! » à Pol, qui me suit sans hésiter.
Je pars dans la traversée, la concentration est maximale. Je progresse doucement et prudemment. Je m’aide des rochers à ma droite pour avancer. C’est délicat mais pas très dur. Encore quelques mètres facile et c’est bon. Je ne relâche pas ma concentration, ce n’est pas le moment.
Je suis arrivé au sommet de la pente raide. La neige semble excellente. Pol me rejoint, son piolet l’a bien aidé. Je devrai penser à en prendre un …
Je tourne mes yeux dans la pente raide. Oui, c’est vraiment raide ! Le premier virage est déclenché, la neige est un peu dur, mais accroche bien. J’enchaine quelques virages puis un petit instant de faiblesse me fait m’arrêter. Petite sensation de vertiges, les jambes un peu molles, fébrile … Etrange. Techniquement, il n’y a rien de difficile. Mais mentalement, c’est un peu plus dur ! Je dis à Pol que ça ne va pas fort. Lui, il enquille cette portion sans aucune difficulté.
Je prends un peu de temps pour me remettre, dérape un peu. Allé, c’est reparti. Je ré-enchaine les virages jusqu’à la rimaye. Elle est un peu bizarre … Je l’enchaine en prenant de la vitesse, suspectant le pont de neige.
Je prends pieds sur le glacier du Râteau, la neige est cartonnée … Dommage … Pol me rejoint en prenant le même chemin.
Nous donnons nos impressions sur la pente raide. On se dit que oui, c’est vraiment raide …
Nous prenons la direction de la belle pente du glacier. La neige est toujours cartonnée et j’ai les jambes un peu molles. Ça ne sera pas ma plus belle descente du pan de rideau. Je prends un peu de vitesse et fait des virages plutôt court. Je m’arrête au milieu de cette superbe pente. Regarde un peu Pol qui lutte aussi avec la neige. Allé, il ne faut pas rester là. Le sérac au dessus peut s’écrouler à tout moment.
Ça va un peu mieux, je continue en grande courbe avec plus de vitesse. La pente se raidit, je suis au dessus de la langue de glace qui permet de rejoindre le vallon de la Meije. Je mets les skis dans l’axe de la pente pour ne pas chasser la neige au dessus de la glace. J’arrive dans le vallon de la Meije avec beaucoup de vitesse jusqu’à une petite bute. Pol me rejoint quasiment dans le même temps, bien content de sa réalisation.
Il n’est pas loin de 15h00, nous pouvons reprendre le téléphérique à P1 pour rejoindre une dernière fois 3200m. Nous décidons de faire une halte chez Pascal, au restaurant d’altitude. Une part de tarte aux myrtilles et un chocolat chaud nous permettent de récupérer un peu d’influx.
Pour achever cette journée, nous choisissons une dernière descente tranquille dans le classique vallon de la Meije.
De retour au village à 17h00, nous faisons un saut au « MacOOmba », THE bar ultra kitch de la Grave pour boire une binouze et profiter des derniers rayons de soleil en terrasse. Nous refaisons une dernière fois la journée et parlons des prochains objectifs.
Il est 17H 30, le ciel s’assombrit. Nous sommes fatigués de la journée, nous pouvons aller nous coucher en paix.
C’était juste une nouvelle journée de ski …
Véritable passionné du milieu montagnard, ce blog me permet de partager mes différentes passions : ski, escalade, alpinisme et bien sûr la photographie. Je n'ai aucune prétention artistique ou graphique, mais j'essaie simplement de faire de mon mieux et de retranscrire par les mots et les photos les émotions que je peux vivre.
Mes amis et ma famille sont évidemment une partie très importante de ces "aventures". Je les remercie de m'accompagner ou de bien vouloir faire cordée avec moi. Je les remercie également pour leur patience lorsque je veux faire une photo, ou pour leur compréhension lorsque j'ai un coup de moins bien ... La montagne est aussi une activité d'équipe.
En effet, si j'étais seul, bon nombre de sorties seraient beaucoup moins intéressantes, voire impossible.
Une grande majorité (95 %) des photos en ligne sur ce blog sont prise à l'aide d'un reflex Olympus.
Je tiens à remercier le centre de réparation Olympus France et Europe, pour les services inégalables qui m'ont été rendus et la qualité de la prise en charge.
Ce ne sont pas les boitiers avec la fiche technique la plus ronflante, mais la réactivité et le service client sont excellents.
Sauf mention contraire, je suis l'auteur des photographies présentées sur ce blog.
Merci de bien vouloir noter que celles-ci ne sont pas libres de droit et sont la propriété exclusive de l'auteur.
Pour plus de renseignement ou pour acquérir une photographie, vous pouvez me contacter directement, voici l'adresse
mail que je consulte très régulièrement : yann.paraz [AT] aliceadsl.fr
Merci.