Enfin!!
Bon, ce n'est pas un soulagement non plus, puisque j'ai réussi l'ascension du premier coup lors de ma première tentative (ce n'est pas le cas pour tout le monde... hé, hé, hé ;o). Mais bon, ça fait
vraiment très plaisir puisque toutes les étapes furent assez épique...
La première étape, trouver un second de cordé qui conviennent et surtout disponible pour le jour J... Après avoir épuisé tout les jokers des connaissances, je me suis résolu à utiliser
le site "camp to camp" en lançant un message en bouteille à la mer... Pourquoi pas, il faut y'aller au bluff! Sur un malentendu ça peu marcher!
Surtout que la météo et les conditions étaient idéal pour une tentative, je m'en serai voulu de ne pas avoir pu tenter faute de coéquipié.
La bouteille à la mer sur C2C a été ramassé par Martine qui rêvait depuis un petit moment d'aller titiller le toit de l'Europe. (Je rappelle que l'Elbruz c'est triché!)
Après avoir partagé une après midi d'escalade avec elle (histoire de se connaitre un minimum...), nous décidons de la date : ce sera Dimanche 27 et Lundi 28 juillet. Les conditions météo sont
optimales, pas de vent, pas d'orage, juste des averse le dimanche soir. On se dit que "ça va l'faire grave!".
Quelques détails sur les moyens que j'ai utilisé :
- je voulais absolument faire les 3 monts, l'un des itinéraires le plus esthétique et dont je connais
le début
- plus aucune places aux refuges des cosmiques, obligation d'utiliser la tente / duvet / trimballer la bouffe
- redescendre par le Goûter pour faire une belle traversée du Mont Blanc
C'est donc dimanche à 8h00 que je suis parti de Bourg d'Oisans pour les Houches, lieu stratégique pour un retour par le téléphérique de Bellevue depuis le nid d'aigle.
J'arrive à 10h45 et après un bon plat de pâtes bolo avec du coca, je me dirige vers Cham' par le bus.
Je transporte un "petit" sac de "seulement" 16kg, je passe pour un extraterrestre pour pas mal de pinpins... Dans la foulée, je m'aperçois que j'ai oublié ma casquette... Pas grave, une fois à
Cham' je passe au proshop the north face et je ressors avec une nouvelle casquette rouge vif!
Je prend le téléphérique de l'aiguille, les japonnais se régalent à me prendre en photos... Ca fait bizarre...
Je retrouve Martine à 15h00 à l'aiguille. On profite un peu du soleil et hop, direction l'arête de l'aiguille et le camp de base. Je trouve un jolie petit emplacement déjà bien creusé et tip top
pour faire rentrer ma tente.
Il fait encore beau, mais les nuages arrivent ;o) :
Les Cosmiques ne sont pas loin :
Il y'a de l'activité autour (merci à notre voisin népalais de nous avoir prêté son briquet!) :
La vue sur les séracs est vraiment chouettes :
20 mn plus tard, les nuages commencent à envahir un peu plus le plateau, ils prennent une jolie couleur bien noir... L'ambiance reste génial : (note, il restaient des gus dans les voies de
l'aiguille à ce moment là... Pas glop pour eux...) :
La dent du géant joue à cache-cache :
Le tacul aussi :
On essuie une première petite averse à 17h00 d'environ 40mn. Ça met dans l'ambiance... heureusement, le vent était calme! A 18H00, je tente une sortie, il y'a un brouillard à couper au couteau mais
il ne pleut plus! J'en profite pour faire bouillir de l'eau, on va manger illico pendant que le temps le permet!
La bouffe : des lyophilisés pas si mauvais, un peu de soupe et du chocolat. C'est comme chez Veyrat! ;o)
20H00, nouvelle averse, c'est le déluge... Je ne sais pas comment, mais la tente n'a pas pris l'eau, on est encore au sec dedans! Ils font des tentes bien étanche chez black D!! :oD
On se les gèle un peu dans les duvets, j'avais oublier de prévoir des matelas pour nous isoler du sol glacé... Même avec le - 10°C, c'était limite... Malgré un "petit" -2°C à ma montre...
Réveil, heu... non... On a pas dormi du tout en fait...
Levé à 00h30, plus de gaz pour le réchaud... Je suis dégouté... Pas de thé chaud... Tant pis...
On s'alimente, plie la tente, finalement on partira en même temps que les cosmiques à 2H00. Pas un brin de vent, le froid pique un peu les poumons, les étoiles brillent dans le ciel, il fait grand
beau.
Le spectacle des loupiotes dans la pente du tacul, c'est assez chouettes! Une vrai guirlande en mouvement. Assez dingue! o_O
Le tacul est avalé en 1H30 (j'avais la patate!!), le maudit en 2H00 (sympa les séracs au dessus...). :o)
Désolé pour la photo dégeulasse, mais je voulais absolument montrer "l'ambiance" du Maudit en pleine nuit (ça fait un peu "la marche des pénitents"...) :
Le jour ce lève, c'est féérique. Voici le mont Maudit :
"Le jour s'est levé..." :
Belle mer de nuages qui ne nous quittera jamais :
L'objectif est encore loin... 20s après avoir pris les photos, je coule une bielle monumentale... Alors que j'avais une patate d'enfer dans la goulotte du Maudit! J'ai l'impression que le sac
fait 20 tonnes, je lutte pour marcher, je m'arrête tout les 40m... Ma seconde est un peu mieux mais c'est pas la grosse forme pour nous deux... On mettra 3H30 pour aller au sommet, au lieu des 2H00
escomptées... Je me suis arraché sur les 500 derniers mètres!
Le mont Blanc vue du col Maudit :
Merci au 3 allemands, qui m'ont vu complètement à l'agonie, de m'avoir donné 2 gels "coup de fouet" et plein de flotte. Sans ça, j'aurai surement mis une heure de plus... o_0
Summit à 9H30! Enfin!!
Je me régale sur les photos :
Les bossons, cham'... :
La mer de glace, la mer de nuages :
Votre serviteur au sommet (complètement dans le gaz...), 20 km/h de vent (en gros, c'est peanuts...). Grand beau, mais on ne voit rien des alentours... Une méga mer de huage couvre tous les autres
sommets :o( :
La redescente, l'arête des bosses et l'interminable remonté du dôme du Goûter :
Martine bien emmitouflé sur l'arête des bosses (photo surex, oui je sais...) :
L'arrivée du sur-esthétique itinéraire des grands mulets (remonté des bossons, c'te classe!) :
Les Bossons, Cham' :
On aperçoit l'aiguille du midi, la verte, les drus, le mont Maudit... :
La descented'un peu plus près :
Je commence à retrouver la patate :
Allé, au revoir monsieur, la descente est encore longue :
Descente du gouter avec les deux couloirs qui purgent en permanence, grosse ambiance... C'est un vrai traquenard cet endroit.
Le fin de la descente se fait en courant pour réussir à attraper la benne, on aura la toute dernière à 18H05!
pffiiouu!
15H00 de course, ça commence à faire!
La prochaine fois, pourquoi pas à ski par les grands mulet. :o) ;o)