Le blog de Yann Paraz

Hier soir, rapide check up des conditions météo : grand ciel bleu , soleil imperturbable et peu de nuages d'altitude. Je regarde une dernière fois les estimations de chutes sur la nivose : environ 25cm à 1800m et au dessus de 2700m tout est soufflé par le vent. Tant mieux, l'Alpe d'Huez n'ouvre ces remontés que jusqu' a 2700m.

Ce matin 8h45, mon collègue refuse de bouger ses fesses de son plumard, c'est donc seul que j'arrive à la station. Les yeux complètement écarquillés par la vision voluptueuse de la neige qui recouvre les faces. C'est donc comme un damné mort de faim que je me jettes sur le télésiège du signal : "vite! vite! Personne n'a encore fait de traces!!". Je passe dans le premier siège ouvert au public en compagnie de 3 suédois (sympa!) et je me demande comment les grillés pour la première des premières traces... Facile en fait, ils sont tous en snowboard et un peu contemplatif. Arrivé en haut, je saute du télésiège et me rue sur la face avec la bave aux lèvres. Cette fois c'est pour moi!!

Je précise que je suis en télémark, mais pour une première trace, on va faire honneur à la pente et déchirer les 25cm de neige aussi légère que de la farine en 4 courbes => je colle les talons et ne fait aucun virages en génuflexion. Honte sur moi, mais là c'était vraiment pas possible.
Je dois mettre dans les 1mn pour arriver en bas avec un sourire qui dépasse les oreilles. cette fois c'est bon, je vais pouvoir prendre quelques photos avec le sentiment du devoir accompli. Le temps que je sorte l'appareil, trois guignols se font un plaisir de faire de la godille dans ma belle trace, c'était trop dur de passer sur le côté... Dépité, je range le boitier et fait 4 nouvelles rotations.
La journée sera une alternance de piste ouvertes/pistes fermées avec de la neige tantôt béton, tantôt toute poudreuse. De quoi bien faire chauffer les cuisses.

Voici tout de même quelques photos et je qualifierais même la journée de "pas pire" :o), parfois, il faut savoir se contenter.

 

La face du matin, complétement laminé par les passages de skieur. M'enfin la première, c'est moi qui l'ait eu. :o)

Comme toujours, impossible de se contenter de ce qui est ouvert au public... Faut aller chercher le calme un peu plus loin. ;o)

Et finalement, si le meilleur se n'était pas ça? Le moment où on arrive exténué chez soit , on se retrouve devant un bon bol de chocolat chaut et du nutella à la tartine une tartine de nutella en repensant à la super journée qu'on vient de passer.

Pour cette première grosse journée, le télémark a laissé des traces... 4 chutes, dont 2 vraiment lourdes, une fin de journée terrible pour les cuisses qui tétanisaient sans prévenir... Des virages télémark encore très forcés... Vraiment pas simple à apprendre le télé.